All time Branchez-vous Branche Toi BetterBe Nerds Carrières

Au jour le jour, l’amour: nés à la mauvaise époque

Par Marika Guilbeault-Brissette – le dans Amour, Chroniques
L’amour au jour le jour, c’est doux, c’est bon. Ça fond comme un bonbon sur la langue. Savourer un petit plaisir sucré peut nous rendre nostalgiques. Nous rappeler nos bonnes années d'enfance alors que nous avions la possibilité de choisir diverses sortes de sucreries à l'unité pour 5 sous chacune. Nous repartions avec un sac trop gros pour être tenu par notre petite main, l'autre dans celle de notre copain du coin.

L’amour, c’était meilleur quand les bonbons coûtaient moins cher et que les dépanneurs laissaient entrer les écoliers avec des sacs à dos. L’amour, c’était meilleur dans ce qu’on appelle communément l’ancien temps. C’est la raison pour laquelle je considère que nous ne sommes pas nés à la bonne époque. Nous vivons un amour vintage.

Heureusement, nous sommes nés sous une bonne étoile et nous nous sommes rencontrés. Il m’arrive très souvent de penser que dans mes autres vies, nous avons aussi été amoureux. Dans différents contextes, dans différents pays, à des âges différents, mais dans tous les cas, nous avons toujours été réunis. Puis je fabule et je jalouse ces époques plus romantiques que je ne pourrai plus jamais revivre. Je les invente, je les imagine du bout de mes dix doigts et déjà elles s’envolent. Car tout ce qui est beau est éphémère.

Weheartit.com

Aujourd’hui, je suis triste de notre perception de l’amour. Sa signification est désuète, comme périmée. Du moins, celle qu’elle représentait dans la fleur de l’âge, lors de ses beaux jours. Tinder, OkCupid et tous les autres auront vite désenchanté les esprits rêveurs comme le mien. L’individu est objectivé et acquiert une valeur marchande dans la banque des mal-aimés. L’autre, celui qui pourrait s’avérer être votre douce moitié, a deux options, à savoir être poussé à droite ou être tassé à gauche. Alors, tout ce beau monde se croise les doigts pour être à droite. Comme c’est ironique.

À l’époque, nous nous croisions dans la rue, à l’église, à Woodstock. Nous parlions d’amour, de musique et de liberté. Nous entretenions une relation par correspondance dans laquelle nous apprenions à nous découvrir tranquillement et en choisissant les mots sonnant les plus doux à l’oreille. Nous participions à des fêtes dans le gym de l’école, à des repas au casse-croûte du quartier et à des soirées dans des stationnements dans lesquels personne n’avait les yeux rivés sur leur écran. Nous vivions le moment présent, nous partagions quelque chose avec les humains qui nous entouraient.

Weheartit.com

L’aspect qui me plaît le plus dans l’amour, c’est le fait de choisir celle ou celui avec qui nous passerons le reste de notre vie. Je considère qu’il s’agit d’une des plus belles choses qu’il nous reste en ce bas monde. Quel acte courageux et dévoué! Je me demande cependant ce que cela signifie aujourd’hui. Nous avons tellement peur de nous engager. Pourquoi je m’offrirais à celui-ci ou à celle-ci alors qu’il y en a tant encore à découvrir? N’est-ce pas la beauté de la chose de se dire plutôt qu’il y a 8 milliards de sourires sur Terre, mais que celui que je préfère c’est le sien? Apparemment, non. Nous désirons, voire croyons nécessaire, une période d’essai. Si le produit ne vous plaît pas, vous pouvez le rendre dans 30 jours. Nous le refilerons comme neuf à quelqu’un d’autre. C’est faux. Dans ces situations, nous devenons tous un peu usagés. Parce qu’après tout, si nous nous considérons comme un objet avec une valeur marchande, nous perdons tous, tôt ou tard, de notre reluisant.

J’imagine que tout cela découle du fait que nous ne pouvons nous satisfaire de ce que nous avons. Nous sommes Gargantua et Pantagruel. Des goinfres, des gourmands, au grand jamais rassasiés. Il nous faut plus. Pourquoi un amoureux alors que je pourrais aussi avoir une amoureuse du samedi soir, un fuckfriend du dimanche après-midi et un ami avec bénéfice le mercredi quand la semaine me paraît trop longue? Je vous avoue quelque chose chers lecteurs, je suis vieux jeu. Je fais partie des rares personnes qui croient encore en la monogamie. Celle qui demande d’accepter UN individu avec ses défauts et ses qualités. Celle qui implique de coucher avec UNE seule personne, mais dans toutes les positions existantes ou non. J’entends déjà mes détracteurs me dire: «Tu passes à côté de tellement. Tu ne sais pas ce que tu manques.» À vous, je réponds, «Non. Moi, je ne manque de rien. Je suis amplement satisfaite. Parce que je n’ai pas pris la chance de passer à côté de l’amour de ma vie.»

Je suis plus qu’heureuse d’avoir trouvé celui qui m’était destiné. Je suis reconnaissante de ne pas avoir de profil sur Tinder, de ne pas être celle qui cruise dans les bars et de ne pas être celle qui reçoit une photographie de pénis en signe de bonjour. De ne pas être celle qu’on pousse à droite ou qu’on tasse à gauche, de ne pas être celle à qui on répond: «Ah non, samedi on ne peut pas se voir, c’est la soirée de Sophia».

Je préfère être celle qui reçoit des fleurs sauvages qu’il se plaît à déposer dans mes cheveux. Je préfère être celle qui croit encore au mariage. Peut-être pas celui à l’église, mais celui dans une belle grande robe blanche vintage entourée de quelques êtres chers seulement et d’une jolie nature florissante. Je préfère être celle qui écrit encore ses messages d’amour à la main sur du papier couleur de parchemin.

Je préfère être celle qui se souvient et qui ne regrettera jamais.

Plus d'amour

Lettre à toi, la mère des enfants

Lettre à toi, la mère des enfants

Le Bagage

Le Bagage

Pour une nuit ou pour la vie

Pour une nuit ou pour la vie

Populaires

5 comptes Instagram érotiques qui vont te donner chaud!

5 comptes Instagram érotiques qui vont te donner chaud!

30 choses à faire avant d’avoir 18 ans

30 choses à faire avant d’avoir 18 ans

10 signes qu’il veut vraiment une relation sérieuse

10 signes qu’il veut vraiment une relation sérieuse