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J’ai l’interrupteur défectueux, autant l’accepter

Par Nerds – le dans Bien-être, Santé

Par où commencer?

Ça y est, j’ai trouvé. Il y a ce foutu interrupteur en moi qui doit être défectueux.

Chez un être normal qui possède un interrupteur intact, un événement heureux provoque une réaction modérée et relativement durable de bien-être (quand l’interrupteur est à on). Eh bien moi, il faut que ce soit extrêmement fort pour pouvoir faire basculer le mien. Chaque fois qu’un stimulus positif quelconque a lieu dans mon existence, ça se répercute en moi comme l’eau coule sur le dos d’un canard. Une fraction de seconde plus tard et c’est déjà chose du passé. Tout le positif subit le même traitement, que ce soit une petite victoire, un événement heureux ou l’atteinte d’un objectif. Il doit probablement être fait de béton, mon interrupteur. Ce système défectueux fait en sorte que les choses agréables dans ma vie passent sous mes yeux comme les feuilles mortes sur une rivière. Je ne peux les atteindre ou les retenir. Et c’est comme ça pour tout : bonheur, impression d’être utile, désir, ambition.

J’en ferais bien un bouquet, pourtant, de ces petites feuilles. Je pourrais les admirer dans des moments de chagrin.

Enfin, très rarement, quand il y a un événement très puissant, mon interrupteur passe lourdement à la position on. Dans ces moments, c’est une incroyable sensation qui m’envahit et j’en perds tous mes moyens. La digue est ouverte et le flot est hallucinant. Si c’est un moment de bonheur alors c’est l’euphorie, si c’est le désir alors je jouis instantanément, si c’est l’ambition alors je gouvernerai le monde.

Par contre, plus vite encore chaque fois, ça tombe. L’interrupteur tressaille et BANG, off, fini le bonheur. C’est un peu comme si je n’y avais pas le droit. Comme s’il y avait une urgence ou bien que de le tenir en marche demandait trop d’effort. Alors ça s’éteint sur le coup de l’épuisement. Pas assez d’énergie, pas assez de volonté de tenir ce machin beaucoup trop lourd à porter. Retour à zéro, état neutre et idées grises.

D’autres fois, c’est cette force interne qui vient donner un bon coup de barre derrière les genoux de mes porteurs d’interrupteur. Probablement l’estime de soi. Cette voix qui vient dire : « non, mais arrête-moi ces conneries tu vas en faire quoi de cette petite victoire? De toute façon t’en fais jamais rien, t’es qu’une bonne à rien ». Et dès que l’occasion se présente, elle revient au grand galop cette voix. Armée de différentes choses plus originales les unes que les autres pour pouvoir faire tomber mon bonheur.

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Comment la faire taire? J’aimerais la bâillonner dans un coin de mon esprit, mais c’est impossible.

J’ai essayé plusieurs choses avec le temps et il y a que l’alcool qui aide. Elle la noie cette voix ainsi que la préoccupation du regard des autres, donc j’arrive à mieux ressentir. Je peux être heureuse durant une soirée, rire, vivre, passer un bon moment : en profiter. Dieu sait que ce n’est pas une solution, mais je me permets ce genre de bonheur à l’occasion, socialement. Si un jour, dans un moment de faiblesse, je me mets à boire seule alors ce sera la fin. Je sombrerai probablement dans l’abîme de l’addiction. J’aime bien mieux avoir peu que de tout perdre.

Donc à défaut de pouvoir être imbibée d’alcool en permanence et de pouvoir taire cette voix, je travaille sur mon interrupteur bousillé et ses porteurs. Ils sont probablement tous les encouragements et le soutien que je reçois de personnes significatives. Malgré tout, plusieurs ont soulevé que la persévérance n’était pas ma force. C’est peut-être à cause de tout ce système que je n’arrive à rien garder de bon dans ma vie. Tout me file entre les doigts. Les amis, la famille, les amants. L’amplitude des stimuli qui arrivent à me rendre heureuse s’atténue sous l’effet de l’habitude. Je n’arrive donc plus à voir ce que mon entourage fait pour moi. Les gens s’acharnent et finissent par perdre intérêt. Je ne fais rien pour les retenir, car je suis obnubilée par ma personne et je fais partie d’un grand tourbillon de rumination incessant. C’est ma petite voix qui fait de la musculation pour mieux pouvoir détruire le positif de demain.

C’est un éternel combat : l’estime de moi contre mon désir d’être heureuse au moment présent. Je m’essouffle à nager pour cueillir quelques feuilles de bonheur sur la surface de l’eau pendant que la petite voix me prend par la cheville et me tire vers le fond. Alors j’abandonne, je sors de la rivière, exténuée et la peur de couler m’empêche d’y retourner. Je me fais une carapace pour affronter la vie sans souvenirs de moments heureux, sans petites feuilles.

J’en ai assez de cette guerre interne. J’en ai assez de cet interrupteur défectueux. Il est fichu et c’est comme ça. Autant l’accepter.

Et si je lâchais prise juste un moment? J’en attraperais peut-être une feuille en me laissant bercer par le courant de la rivière?

Allez, je plonge.

Par Mélissa L.
Collaboratrice spontanée

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