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Le jour où j’ai découvert la perception

Par Émilie Tourangeau – le dans Chroniques
Dans la vie, y'a des moments qui arrivent sans crier gare. Des moments où on réalise que tout ce qu’on croyait vrai a foutu le camp. Ça te rentre dedans comme un train à pleine vitesse qui n'a pas pris la peine de siffler pour avertir de son arrivée.

Récemment, j’ai vécu mon premier «break» d’amitié. Un peu comme le break de Rachel et Ross dans Friends. Comme un break amoureux. Pas le genre de chose que tu penses qui va arriver, mais qui arrive quand même. Pas parce que tu te tannes de l’autre. Seulement parce que quand on ne se comprend tellement plus qu’on commence à se déchirer, ça fait mal. À tout le monde. Fait que j’ai voulu arrêter la cassure en prenant du recul, en essayant de sauver les morceaux encore intacts, en me demandant pourquoi mes attentes envers les autres sont celles qu’elles sont. Quand on se compare, on se console qu’ils disent. Je peux t’assurer que dans ce cas-ci, c’était complètement l’inverse.

Quand tu te remets en question, souvent ça déboule de façon incontrôlable. Je me suis levée un matin en me disant que ça n’avait pas de sens que je vive un tourbillon d’émotions comme celui que je vivais. Je me suis demandé comment ça se faisait que je me sente incomprise par mon entourage, du plus loin que je me souvienne. Je me sentais de plus en plus étrangère à la définition d’une amie, d’une soeur, d’une enfant, d’une personne «normale». Pourquoi je pouvais me sentir mise de côté par les gens proches de moi et qu’est-ce qui faisait que ce sentiment-là se déclenchait sans prévenir, sans vraie raison apparente? Je comprenais pas que des mots, des gestes et des absences de gestes puissent me faire du mal à ce point. Et surtout, j’arrivais pas à comprendre que la réalité de chaque individu, que ma réalité, ne s’accorde pas toujours avec celle des autres. Ou dans ce cas-ci, avec celle de mon ami.

Avec toutes ces questions en tête, j’ai décidé d’aller chercher des réponses. Et j’ai fait des constats que j’étais pas prête à faire.

La perception, c’est subjectif

Le premier, ç’a été de comprendre que la perception, c’est subjectif. Y’a plusieurs facteurs qui façonnent qui on est : notre enfance, notre personnalité, nos schémas qui nous poussent à reproduire certaines situations, les gens qu’on côtoie, etc. Toutes ces affaires-là, ça fait qu’on comprend tous les choses de façons différentes. Ç’a l’air simple, dit comme ça. Ça le devient moins quand ça affecte ton humeur et tes relations avec les autres, quand t’en viens à devoir prendre une pause d’un de tes meilleurs amis. Parce que même avec toute la volonté du monde, tu te rends compte que si t’as pas eu de contrôle sur la façon dont tu ressens et vois les choses pendant 23 ans, ça arrivera pas du jour au lendemain.

Le truc quand tu t’attardes à la perception, c’est que tu te rends compte que les réalités de chacun s’entrecroisent, mais se heurtent aussi parfois. C’est ce qui avait créé un décalage dans notre amitié. Je trouvais ça difficile de lui expliquer ce que je sentais qu’il ne comprenait pas ou de ne pas bien interpréter ce qu’il disait.

Quand vous êtes maladroits les deux en plus de ça, ça explose assez rapidement. Tu comprends pas pourquoi l’autre fait pas les mêmes efforts que toi pour que tout aille bien, pour se réaligner et voir les choses de la même façon. Ou pourquoi t’arrives pas à les voir, ses efforts. Tu retournes la situation de tous les bords, t’essaies de trouver une solution, mais ça marche pas. À ce moment-là, t’aimerais ça laisser ton cerveau aller prendre une marche pis surtout prendre un break de toi, sauf que c’est impossible. Fait que tu pars toi-même prendre une marche loin de tes repères humains.

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Briser sa zone de confort perceptive

Le jour où t’expliques à tes personnes préférées que tu t’en vas pour eux, ils comprennent pas. Parce que l’interprétation et les intentions, c’est deux choses complètement opposées. Tu leur fais plus de peine en voulant leur en faire moins. Quand tu décides de la briser, ta zone de confort perceptive, tu jettes tout par terre pour mieux rebâtir. T’as besoin de le faire par toi-même. T’as besoin qu’eux aussi fassent leur petit bonhomme de chemin de leur côté.

Un moment donné, j’ai décidé de sortir mon coffre à outils pis de me mettre au travail. Comprendre et accepter, c’est bien beau, mais pour avancer, tu peux pas juste faire des plans. T’as pas le choix de donner des coups de marteau dans ta vie. Parce que si tout est une question de perception, la mienne a décidé que y’est jamais trop tard pour voir la vie autrement.

Y’a juste une chose que j’espère, au final. C’est que, pour une fois, la perception des autres va s’accorder avec la mienne pis qu’on va s’entendre sur le fait que y’a des moments où tout fout le camp, mais que ces moments-là servent aussi à nous rappeler comment on va mieux s’aimer, s’accepter et se comprendre quand le calme va revenir.

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