L’équation du bonheur stable
«séniorité».
La dernière claque est arrivée comme un coup de poing dans le ventre. Un bon après-midi, mon gestionnaire me convoque à l’heure fatidique. Depuis mon embauche au journal, tous les employés savaient à la blague que si le patron te convoquait à 15h dans la salle de réunion, t’étais dans la marde. D’autant plus qu’une épée de Damoclès planait au-dessus de nos têtes depuis mon embauche en octobre, les maudites coupures.
«Je dois te laisser partir.»
Et tout le discours qui a suivi n’a pas été facile à entendre. Pourtant, après autant de départs de différents emplois, on pense qu’on s’habitue, qu’on se responsabilise et que ça aide niveau débrouillardise. Mais, au fait ça use; le moral, l’attitude et le caractère.
Ce qui est le plus chiant dans le fait de perdre sa job à cause d’une restructuration, mise à pied ou quelconque raison qui s’y apparente, c’est que tu es impuissant. Malgré tes compétences, la boîte pour laquelle tu travaillais ne peut pas te garder. Ça fait que tu dois recommencer à zéro.
J’ai donc fait appel à mes contacts. Je me suis rangée derrière la petite idée que je devrais peut-être prendre une solution stable afin de garantir mon avenir et compromettre mon mode de vie nomade un peu.
Je me suis inscrite au chômage (allô la déprime). J’ai fait de la recherche d’emploi. Finalement, la solution est venue d’elle-même, j’allais devenir une fonctionnaire au sein du gouvernement fédéral.
Le cadre de travail que je fuyais depuis que j’ai eu la possibilité de l’intégrer. Un salaire alléchant, des avantages sociaux et un horaire de bureau troqués contre mon nomadisme? J’ai déjà tout essayé pour le préserver et ça ne m’a pas servi comme je l’aurais espéré…
J’en suis à ma deuxième journée et déjà, j’entrevois les facettes de la bureaucratie que je voulais tant m’éviter. À suivre…