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Ma visite au musée, ou comment j’ai été bouleversée sans le voir venir

Par Sophie Granger – le dans Divertissement
Ce samedi-là, il faisait beau et j’avais juste envie de continuer à marcher avec mon amoureux au centre-ville.

Je ne me souviens pas comment ni pourquoi on s’était mis à parler de tout ça, mais il m’avait avoué qu’il n’aimait pas les Poméraniens et j’avais ensuite essayé de trouver quel genre de chien on aurait, nous. Les mots s’étaient figés dans ma bouche : j’avais parlé de nous au futur, ça m’avait fait tout drôle. Deux minutes plus tard, avant que j’aie eu le temps de réaliser pleinement ce qui était en train de se passer, il me demandait d’aller habiter avec lui. Comme ça. Simple et direct, sincère.

Bref, c’était un samedi matin d’automne parfait.

Mais voilà : j’avais promis à ma sœur que j’irais au Musée des Beaux-Arts avec elle. Elle voulait voir l’exposition sur l’œuvre du photographe Robert Mapplethorpe. En général, j’aime bien aller au musée. Mais ce jour-là, j’aurais fait n’importe quoi sauf ça. Je ne connais rien à la photographie et, dans toute mon ignorance, je m’imaginais qu’il s’agissait d’un art un peu froid, qui n’a la capacité d’émouvoir qu’à condition de montrer des scènes dramatiques relevant de la misère humaine. La vie me prouverait que j’avais tort : cette exposition allait profondément me toucher.

map3Robert Mapplethorpe

Le New York des années 60-70, le Chelsea Hotel. L’art, la vie, la sexualité, l’amour. Des portraits bouleversants de vérité qui racontent, en silence, l’histoire d’une rencontre : celle du photographe avec chacun de ses sujets. Plusieurs nus : des corps parfaits rappelant la beauté classique des statues gréco-romaines. Le nightlife gay et le sadomasochisme, scènes dérangeantes pourtant empreintes d’une élégance infinie grâce à l’esthétique remarquable de Mapplethorpe.

mapRobert Mapplethorpe

J’ai encore de la difficulté à expliquer ce qui s’est passé en moi exactement pendant que je regardais ces photos. Tout ce que je sais c’est que j’ai été submergée par l’émotion. Je me sentais privilégiée. Comme quand la vie nous fait un cadeau que l’on n’attendait pas. J’avais tout à coup accès à un petit bout de l’univers d’un artiste fascinant, et cet univers m’attirait comme un aimant. Une partie de moi se reconnaissait dans tout ça : sa quête du beau et de la perfection, son idée de l’art comme outil pour montrer la réalité dans tout ce qu’elle a de plus vrai, sa vision de la célébrité comme un idéal à atteindre, mais sans compromis.

J’avais failli manquer ça. Cette dose inespérée d’inspiration, d’émerveillement, de nouveauté. Ces moments-là sont essentiels, mais ils ne se produisent que si on fait l’effort de les provoquer. (Ou si, comme moi, on a la chance d’avoir une petite sœur curieuse qui s’intéresse à l’art et le comprend.) Sortir de sa zone de confort est un risque qui en vaut toujours le coup : la plupart du temps, ça nous donne un bref aperçu de tout ce que le monde a encore de beau à nous offrir.

Les sorties culturelles, l’art en général peut parfois sembler hermétique et difficile d’approche. Mais ce que personne ne dit, c’est qu’on n’a aucunement besoin d’être un initié pour l’apprécier. Il peut nous toucher et nous amener ailleurs, nous donner des idées, nous rejoindre même si on ne parle que très peu son langage. Nos impressions ne sont pas moins bonnes que celles des autres juste parce qu’on n’y connaît rien. Tout ce qu’il faut, c’est un minimum d’ouverture. Un minimum d’intérêt. Un minimum d’effort. C’est dans ces moments-là que la magie opère.

J’avais eu peur de ne pas comprendre, de ne pas apprécier l’exposition. De ne pas être à la hauteur, au fond. Mais c’est en se protégeant de tout qu’on s’empêche de grandir. Ce samedi-là, j’ai donc pris deux décisions importantes. La première était celle d’accepter la proposition de mon copain, même si je suis terrorisée à l’idée de revivre ce que j’ai déjà vécu. La deuxième : aller plus souvent au musée. Définitivement.

mapplethorpeRobert Mapplethorpe

Focus : Perfection. Robert Mapplethorpe. Au Musée des Beaux-Arts de Montréal jusqu’au 22 janvier 2017.

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