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Mon obsession du A+

Par Sarah Leblanc – le dans Chroniques

Depuis que je suis toute petite, je suis dans les premiers de la classe. Je suis ce qu’on appelle communément une bolle. Au début, mon bulletin étincelait de A+ sans que j’aie trop d’efforts à fournir. Ensuite, j’ai dû commencer à étudier un peu plus sérieusement, mais j’adorais ça. J’aimais quasiment toutes les matières, je me sentais à ma place devant un pupitre. L’école et moi, ça a toujours été un bon fit.

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Le mur

Puis, à ma première session à l’université, dans un programme contingenté, j’ai foncé dans le mur. Je n’avais pas prévu que cette fois, je serais entourée de premiers de classe. J’ai eu les larmes aux yeux devant mon premier B-, puis c’est là que j’me suis demandée: pourquoi je tiens tellement à avoir A+, au juste?

Probablement parce que je me suis trop longtemps définie avec ça. Parce que tout le monde autour de moi me voyait comme ça. Les profs, mes parents, mes amis. Comme la fille qui reçoit des certificats pour ses bons résultats scolaires à chaque année depuis qu’elle a 12 ans. J’étais bonne à quelque chose, ce qui faisait du bien à l’âge où les changements hormonaux de mon corps et les pubs de filles anorexiques me criaient que je n’étais jamais assez. En quelque part, ça m’a sauvée, je crois.

Mais qu’en était-il, maintenant? Mon premier B- signait-il mon arrêt de mort? Je n’en savais rien. J’ai traversé mes trois années de bac en psycho en alternant constamment (genre, à chaque 2 mois) entre deux états, aussi malsains l’un que l’autre.

« Oh mon Dieu il me faut une moyenne de feu pour aller au doctorat, sinon ma vie est finie, et je devrai vendre mon corps pour survivre » #panique

« C’est chill, je ferai autre chose de ma vie. Pfff! Au fond ça ne m’intéresse même pas. » #déni

J’ai attendu impatiemment le jour où je pourrais me foutre carrément de mes notes, arrêter de me mettre de la pression et de passer des nuits blanches en fin de session. Car même dans mes phases de déni où je me convainquais que je pouvais commencer à vivre pour autre chose que pour le bulletin, je n’y arrivais qu’à moitié. Autrement dit, je ne savais pas comment tout ça allait finir, mais j’avais hâte que ça finisse.

Le jour tant attendu

Et puis, ça y est: j’ai reçu ma lettre d’acceptation. J’ai sauté de joie. J’étais tellement soulagée, après toutes ces années à essayer de réussir mes cours sans réussir à me tuer. Ce jour était enfin arrivé. C’était l’extase! Mes efforts avaient porté fruit, et il ne me restait plus qu’à avoir 50% dans mes derniers cours pour obtenir mon diplôme.

Mais évidemment, c’était encore bien trop ancré en moi pour que je m’en libère en un clin d’œil. Mon obsession du A+ avait la ferme intention de rester. Et même quand je croyais avoir botché un travail, je finissais avec A. J’étais rendue à un point où ça me fâchait d’être incapable d’avoir des mauvaises notes. Complètement absurde!

Ma dernière session est celle où j’ai le plus appris, sur moi-même. J’ai tout de même réussi à prioriser mon sommeil avant mon étude, pour une fois. J’ai même choisi de ne pas relire un travail, juste pour vivre un soupçon de yolo en fin de session. Et je suis partie de mon dernier examen après 35 minutes, parce que je jugeais que je le méritais. Ce n’est pas grand-chose, me direz-vous. Pour moi, oui. Et j’ai surtout compris que mon sentiment d’avoir appris était bien plus important que mon résultat chiffré pondéré selon la moyenne du groupe.

La morale de l’histoire

Bref, c’est cool, d’avoir des bonnes notes. C’est bien d’en être fier. Et dans le monde dans lequel on vit, c’est inévitable d’accorder de l’importance à ça. Mais ne laissez jamais une lettre, une cote ni un pourcentage vous dicter votre valeur personnelle. Et faites-moi plaisir, écoutez votre petite voix intérieure qui vous dit quand vous en faites trop. Je ne répéterai jamais assez que personne n’est à l’abri du burn out (nenon, même pas toi!). Parfois, faut savoir fermer nos livres, s’ouvrir une bière, faire une sieste, et surtout, se donner le droit d’être de simples humains.

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